Se démarquant des spectacles auxquels le public tunisien s’est habitué,La Nuit du cheval, première édition d’un spectacle équestre sons etlumière organisé par l’USIC (Union Syndicale Interprofessionnelle du Cheval)sous l’égide de Monsieur le ministre de la Culture, a eu lieu le 11 octobre2014 dans le mythique amphithéâtre d’El Jem.
Le spectacle
La mise en scène de ce show menée par Manuel Bernard, figure internationaledu spectacle équestre, a su mettre en valeur les compétences de valeureuxcavaliers et cavalières dans une création originale sous la forme d’un ensemblede tableaux inspirés des racines de notre équitation.
Les acteurs, musiciens, figurants, ainsi que les chevaux, ont réalisé destableaux équestres où les cavaliers et cavalières d’équitation traditionnellesortis du centre de formation de l’USIC ont offert, à un public venu nombreux,ainsi qu’à plusieurs invités de marque, l’occasion de découvrir et d’appréciertout un pan de notre culture alliant musique, chants et contes populaires, etplus particulièrement l’art équestre, presque oublié, dans sa splendeurancestrale.
Après le ballet équestre d’ouverture, durant plus d’une heure, les tableauxéquestres se sont enchaînés avec les projections sur écran géant pour laisserune place de choix aux spectaculaires reprises de fantasias menées avec briopar des cavaliers venus des quatre coins du pays.
Les spectateurs ont pu découvrir au travers des prouesses équestres descavaliers et cavalières tunisiens qui allient la grâce du geste à la difficultéde la figure, un pan entier du patrimoine jusqu’ici menacé de disparition, sousla forme de tableaux incarnant tour à tour Elyssa, la Kahena, et Jazia ElHilalia, ces femmes légendaires de l’histoire de la Tunisie, magnifiquementmises en scène par des effets de lumière particulièrement réussis.
La soirée a enthousiasmé et ravi les centaines de spectateurs présents quiont chaleureusement salué ce spectacle qui n’est que la partie visibled’un programme sur cinq ans visant à réhabiliter l’ensemble des métiers liés àl’équitation traditionnelle et la création de plus de 200 emplois dans leurrégion d’origine, principalement dans les régions de Kairouan, Gabès, Kébili,Gafsa, Le Kef, Kasserine et Médenine. Ce programme de sauvegarde de l’ensemblede ce patrimoine homme-cheval, dans toutes ses composantes, s’inscrit dans unelogique de développement durable.
Revitalisation par la création d’emplois
L’objectif de cet ambitieux programme est de relancer l’emploi, de luttercontre l’exode rural, de préserver et de promouvoir notre patrimoine et decréer des produits inédits spécifiques à un tourisme culturel d’intérieur dansles zones dites défavorisées pour accompagner cette dynamique. En effet, lesrégions où se pratique depuis des siècles l’équitation traditionnelle sont leszones les plus touchées par l’inégalité du développement régional et les moinsnanties en termes d’animation touristique et culturelle.
Tout au long de l’année 2014, de jeunes cavaliers, âgés de moins de 30 ans,au départ en situation de chômage, ont bénéficié de formation et deperfectionnement en équitation traditionnelle en vue de leur insertion dans lavie économique active, devenant ainsi les gardiens vivants de la culture deleur région, participants majeurs d’une animation nouvelle susceptible de créerun tourisme alternatif, un artisanat authentique et des sports adaptés aucheval barbe, race autochtone traditionnelle d’Afrique du Nord, aujourd’huimenacée.
De même, de jeunes apprentis-artisans ont pu être installés auprès desartisans affiliés à l’USIC, principalement dans la filière de la sellerietraditionnelle, mise à l’honneur par l’exposition de l’ensemble de cessavoir-faire au démarrage de l’événement.
Valorisation par l’événementiel
L’organisation d’un circuit national appelé intitulé Tour deTunisie de l’Equitation Traditionnelle, essentiellement animé par cesjeunes cavaliers ainsi que par d’autres acteurs de la filière représentant lesdifférents corps de métiers, vise à promouvoir les spécificités régionales àtravers 6 journées-festivals créant communication et animation touristique, laclôture de ce cycle se matérialisant par le spectacle final au Colisée d’ElJem : La nuit du Cheval, au cours duquel la cérémonie de remise destrophées a permis de récompenser les cavaliers, selliers, etc. qui se sontdistingués par la qualité de leur travail tout au long du tour.
L’ensemble du programme bénéficie du soutien du Ministère de la Culturedans le cadre de son programme de valorisation du Patrimoine CulturelImmatériel et ce, depuis mars 2014. Le ministre de la Culture s’est déplacé le3 mai 2014 à Béja à la rencontre des derniers selliers en activité ainsi qu’àTajerouine pour assister à l’une des étapes du tour afin d’encourager lesdifférents corps de métiers. Cette première soirée couronne le travail deplusieurs mois où plusieurs corps de métiers ont su marier savoir-faire,patrimoine et modernité, réconciliant le public tunisien avec sa culture et sonpatrimoine.
Communiqué de Ministère de la Culture