Ksar Hedada

Projet Suisse de développement du tourisme en Tunisie

Swisscontact est une fondation indépendante. Elle est exclusivement impliquée dans la coopération internationale pour le développement.

Le projet a pour finalité de drainer des revenus et de soutenir l’emploi en développant le tourisme dans une région défavorisée de la Tunisie, la chaîne montagneuse du Djebel Dahar au Sud-Est de la Tunisie, où le taux de chômage des jeunes dépasse 40%.

Proche à la fois de Djerba et du désert du Sahara, la région dispose d’un réel potentiel touristique grâce à ses paysages lunaires et à une richesse culturelle exceptionnelle, fortement identitaire pour les populations. Disposant de « produits phares » comme les « ksour », l’habitat troglodyte ou encore ses villages historiques, elle est traversée depuis les années 60 déjà par un tourisme de passage en provenance des hôtels de Djerba, peu intéressant en termes de retombées pour les populations.

Plus généralement en Tunisie, le tourisme s’est jusqu’à présent focalisé sur les régions côtières, et sur le tourisme de masse largement en crise actuellement. Au-delà de l’impact recherché au niveau de sa zone d’action régionale, ce projet pilote – conduit en étroite collaboration avec le Ministère du tourisme et l’Office national du tourisme tunisien ONTT – comporte plusieurs innovations destinées à apporter une contribution à la diversification du tourisme en Tunisie.

Le projet

L’objectif central du projet est de mettre sur pied un organisme de gestion de la destination touristique « DMO » (Destination Management Organization), regroupant les prestataires de la région aux côtés d’autres acteurs publics et associatifs concernés par le tourisme.

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Selon la vision du tourisme souhaité par les acteurs locaux, le DMO aura à promouvoir un tourisme authentique et durable, alternatif au tourisme de masse, pour des visiteurs disposés à séjourner quelques jours dans la région.

Dans ce but, le projet comporte un volet de renforcement des prestataires d’hébergement et de restauration (maisons d’hôtes, gîtes ruraux, etc.), incluant également les activités annexes au tourisme comme l’artisanat et les produits agricoles locaux, avec un fort accent mis sur les jeunes et les femmes.
Il se charge également de doter le futur DMO d’une force de marketing adapté à la destination et de développer les produits et supports promotionnels nécessaires, en particulier pour la mise en valeur du patrimoine immatériel ; tout en travaillant à la valorisation – mais également à la protection souvent indispensable – des sites touristiques. A cet effet, il dispose de l’appui d’universitaires suisses et tunisiens spécialisés dans le marketing touristique et dans diverses autres disciplines (histoire, géologie, etc.).

Les premières thématiques développées s’articulent autour du couple « nature-culture ». Elles visent une clientèle attirée par le tourisme culturel, de randonnée, par la rencontre avec l’habitant, mais également par le tourisme de vulgarisation scientifique étant donné l’immense intérêt de la région en matière de géologie-paléontologie.

Enfin, toujours en collaboration avec le Ministère du tourisme et l’ONTT, le projet a pour vocation de rapprocher les acteurs publics et privés, locaux et nationaux, afin de faciliter la légalisation des prestataires exerçant dans l’informel. Tout en contribuant à l’édification en cours d’une réglementation nationale adaptée au tourisme « alternatif ».

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Résultats

Résultats recherchés:

  • Contribution au développement économique local équitable y compris au travers la valorisation des productions locales.
  • Prise en compte des besoins des communautés hôtes, appropriation du projet.
  • Création d’un organisme de gestion de la destination autonome, décentralisé et « multiacteurs » privés-publics-associatifs
  • Intégration d’une préoccupation de préservation et de protection de l’environnement.
  • Promotion d’un touristique authentique et responsable.

Principaux résultats atteints depuis le démarrage:

  • Conduite d’un processus participatif engageant plus de 160 acteurs publics, privés et associatifs impliqués dans le tourisme en vue de la création d’un organisme de gestion de la destination touristique « Destination Dahar ».
  • Conduite de 5 ateliers en 2016 pour la définition de l’organisme, et rédaction en cours d’un document de cadrage en étroite collaboration avec l’Office national du tourisme et le Ministère du tourisme.
  • Facilitation du rapprochement entre les autorités publiques régionales et les prestataires privés.
  • Appui à la légalisation de 14 prestataires d’hébergement-restauration exerçant dans l’informel.
  • Coaching de 21 établissements d’hébergement pour l’amélioration de leur offre (concept d’exploitation, promotion, etc.)
  • Formation de 12 établissements touristiques (5 hôtels, 7 parahôtellerie) à 6 modules ciblés de perfectionnement en cuisine-restauration, pour 125 participants dont 22 femmes (1’362 heures de formation au total).
  • Documentation scientifique de 24 sites d’intérêt touristique et développement en cours de produits de vulgarisation-promotion.
  • Conception de 14 fiches de menus inspirés de la cuisine traditionnelle utilisant les produits de terroirs existants.
  • Un « marketing destination » a été conçu et mis en œuvre sur la base d’une étude qualitative du marché et selon une méthode de marketing territorial innovante en Tunisie.
  • Un premier site web informatif (non promotionnel) www.destinationdahar.com a été lancé dans l’objectif de réunir tous les prestataires de la région sur une même plateforme.
  • Voyage d’étude et de perfectionnement en Suisse pour 10 cadres du ministère, de l’office national du tourisme et de la fédération des agences de voyage.
  • Achèvement d’un micro-projet ayant permis de doter le village historique de Chénini d’un système de collecte et de gestion des déchets.
  • Définition de mandats pour la création d’une application téléphonique, pour cartographier la région en vue de promouvoir le tourisme de randonnée.
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